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jeudi 13 septembre 2007

Du murmure à la déflagration

Mardi 11 septembre, 19h30, ma pop-girl et moi-même nous joignons à la foule qui traverse la cité de la musique. Puis, peu à peu, nous réalisons que tout ce monde, trop de monde, se dirige vers le Zénith pour assister au concert d'Elton John. Bifurcation. Direction le Trabendo pour un concert qui restera longtemps dans ma mémoire.
Yo la tengo... Enfin !
Le trio qui compose Yo la tengo ressemble à tout le monde et pourrait être vos voisins de palier, peut-être même que vos voisins ont l'air plus Rock n' Roll.
La première chose à me frapper, c'est bien le cas de le dire, c'est la mécanique parfaite de la batterie et de la basse, contrepoint idéal à la liberté totale de la guitare d'Ira Kaplan. Un rythme implacable, parfaitement plaqué, étonnamment rentre-dedans. Notamment ces trois notes de basse jouées en boucle par James Mc New pendant plus de 10 minutes pour laisser s'envoler les délires bruitistes d'un Ira Kaplan qui n'a pas peur de mouiller le tee-shirt.
La deuxième chose qui sidère, c'est la voix tellement claire et pure de Georgia. En particulier sur le premier morceau calme joué, Ira au clavier, quasi-jazzy, Tears are in your eyes tonight. Des frissons le long de l'échine.


C'est bien entre cette douceur, ce quasi-murmure, cette musique proche du silence, et la déflagration qui se déchaîne sur des morceaux qui tournent presque jusqu'à l'épuisement auditif et physique que tout se joue. C'est ce grand écart qui fait la spécificité du son de Yo la tengo, qui donnerait envie de le déclarer le groupe le plus doux et le plus violent de la planète. Dans les chansons les plus douces, le public respectueux, la salle était d'un silence entêtant. Dans les distorsions, parfois presque éprouvantes, ça braillait pas mal, et on voyait les oreilles se combler de bouchons, parfois de fortune - des bouts de kleenex.


Le concert s'achèvera dans la douceur, lors d'un second rappel, avec un approximatif et délicat My little corner of the world.
Dans l'ensemble un son excellent, trois voix superbes qui se marient, s'opposent et se complètent à la perfection, trois musiciens qui peuvent tout jouer, changeant d'instrument quand bon leur semble. Enfin, trois personnes natures et adorables - étrange contraste que d'entendre la voix d'Ira, douce et aiguë, un peu à la Woody Allen, nous remercier gentiment, après avoir hurlé et fait hurler sa guitare pendant plus de 10 minutes à vous couper le souffle et les jambes.
Un seul constat négatif, je ne connais que trop peu d’albums de ce groupe.

4 commentaire(s):

Remi Godard a dit…

Je dois dire que cela avait l'air excellent.
À lire évidement, car, pour le moment, je n'ai rien pu entendre : blogger au bureau est un exercice très périlleux et surtout totalement silencieux.
Donc, j'écouterai Yo la tengo dès la pause de 13h...
Merci Sweet song pour ce conseil avisé

Remi Godard a dit…

Ca y est j'ai pu écouter nos amis sur You tube... Euh la performance du guitariste qu'on voit est-elle celle qu'il a livré mardi ? ou bien est-ce habituel pour lui de lacher autant ?

Remi Godard a dit…

quel beau design que voici... Mais ma faiblesse va quand même au rouge que je trouve plus accrocheur.
Pourquoi les indiens ?
Corbeau-Rieur-sur-la-Tête me semble un poil de mauvaise humeur.

ssbsong a dit…

Envie de changement. Mauvaise humeur ? Je ne sais pas. Ce serait en tout cas légitime. Non ?