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mardi 24 avril 2007

Musiques crispantes

En m'inspirant du film Sweet Sweetback's Baadasssss Song, que je n'ai pas vu - j'y reviendrai - mais surtout de la BO composée par Melvin Van Peebles, le réalisateur lui-même, pour créer le pseudo qui me servira d'identité en ces lieux, je me sens contraint de proposer en guise de premier post quelques réflexions sur les musiques crispantes.
Je vais commencer par préciser ce que j'entends par musiques crispantes. Ce sont ces disques que l'on écoute, que l'on apprécie, qui insupportent notre entourage. Force est par ailleurs de constater que ce n'est pas le moindre de leurs intérêts. Mais pourquoi ces disques irritent-ils nos petits camarades, voire notre Dulcinée, surtout elle, ou même si l'on travaille dans un milieu cool, nos collègues de bureau ? Personne ne peut tout aimer en termes de musique, chacun a ses préférences mais il faut bien admettre que l'on peut tout supporter, du moins la plupart du temps. Par exemple, il m'est arrivé de me surprendre à chantonner en faisant mes courses, et en cela imitant toutes les personnes présentes à cet instant dans le Franprix ou je me trouvais, "Ma liberté de penser" de Florent Pagny, alors que l'envie de suicide devrait être la seule réaction en accord avec mon appréciation de la dite chanson. Pourquoi donc un tel rejet vis-à-vis de ces musiques ? Cela tient à mon avis à deux choses. L'idée que se font les gens de ce que doit être une mélodie et l'interprétation elle-même ou du moins ce que les gens entendent par bien chanter ou même chanter juste.
Il y a des années, encore étudiant, j'apprenais de notre prof de sociologie que la plupart des gens confondent mélodie et arrangements et, ce qui pose problème, déclarent que c'est la mélodie qui détermine leur préférence. Eh oui c'est la sauce, l'enrobage, le glaçage, dis-je sans peur de filer la métaphore culinaire, qui touche les gens et non la mélodie. C'est sur ce point que j'ai envie d'introduire mon premier invité de marque : Daniel Johnston.

J'ai découvert cet artiste avec son album Yip Jump Music. Ce garçon qui souffre de problèmes psychiatriques enregistre alors son album en autoproduction avec un orgue passablement pourri sur un magnétophone dont on entend clairement les touches qui s'enfoncent en début de prise de son. Si comme moi, vous avez passé la trentaine, vous avez peut-être vous aussi possédé un magnéto à cassette et savez parfaitement de quel son je parle. Daniel Johnston compose des mélodies magnifiques et imbattables comme peu savent le faire, mais la qualité de ses enregistrements, de l'époque tout au moins, est assez catastrophique. Pas de sucre, pas de sauce, reste la base, le tout joué approximativement avec des instruments plutôt dissonnants. Mais cela ne serait peut-être pas si pénible aux oreilles des gens si DJ ne chantait pas "faux". En effet, sa voix d'enfant, parfois stridente, souvent éraillée, toujours à la limite, voire juste au-delà est sûrement la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Et voici un autre élément qui caractérise les musiques crispantes : les gens n'ont aucune gêne, alors que la modération est souvent de rigueur, "les goûts et les couleurs...", à dire que "c'est à chier", et souvent d'ajouter que leur avis est purement objectif.
J'ai le sentiment que l'on reprocherait volontiers à mon message d'être long, peut-être devrais-je pondre un post sur les blogs crispants un de ces jours, aussi je vais arrêter ce premier papier avec quelques références :
- Daniel Johnston, Yip Jump Music ;
- Melvin Van Peebles, Sweet Sweetback's Baadasssss Song, délicieusement crispant ;
- Certains disques de Will Oldham, faites quelques recherches, ce gars a plein de pseudos ;
- William Shatner, si si, le gars de Star Trek ;
Ce n'est pas exhaustif, peut-être avez-vous en stock quelques références crispantes dont vous êtes friands, ce sont juste quelques-unes des miennes.

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